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Que risque une entreprise en cas de travail illégal ?

Vous devez déclarer à l'Urssaf tout travail effectué par vous-même ou par vos salariés. Si vous ne le faites pas ou si vous en déclarez seulement une partie, ce travail est considéré comme illégal. Il est aussi appelé travail au "noir" ou encore travail dissimulé. Les contrôles effectués par l'Urssaf sont fréquents. Vous risquez des sanctions pénales et financières. Vous êtes aussi responsable du travail illégal commis par vos sous-traitants.

Travail illégal dans votre entreprise


Travail illégal de votre sous-traitant

Vous êtes responsable

Vous êtes responsable du travail illégal commis par votre sous-traitant.

Vous avez un devoir de vigilance par rapport à votre sous-traitant. C'est à vous de lui demander la preuve de ses déclarations d'activité.

Si le contrat est supérieur à 5 000 € HT, vous devez lui demander tous les 6 mois une attestation de vigilance. Elle vous apporte la preuve qu'il a bien déclaré ses activités et ses salariés.

Vous risquez les mêmes sanctions que si le travail illégal est effectué par votre entreprise.

Quels types d'actes sont illégaux ?

Votre sous-traitant effectue du travail illégal dans les cas suivants :


En cas de contrôle, vous risquez les sanctions administratives suivantes :

  • Suppression des aides publiques (par exemple les exonérations de charges sociales ou les aides à l'embauche d'un contrat d'apprentissage) pendant 5 ans maximum

  • Remboursement des aides publiques déjà perçues sur les 12 derniers mois

  • Exclusion des contrats publics pour une durée maximale de 6 mois

  • Fermeture de 3 mois maximum décidée par le préfet avec confiscation du matériel professionnel

Attention

En cas de récidive au cours des 5 dernières années, une sanction financière est imposée au donneur d'ordre. Son montant est égal à l'ensemble des réductions ou des exonérations de cotisations ou de contributions dont il a bénéficié pour les rémunérations versées à l’ensemble de ses salariés sur la période au cours de laquelle la situation de travail dissimulé a été constatée.

Les sanctions administratives sont différentes et indépendantes des sanctions pénales (c'est-à-dire décidées par un tribunal).

Le redressement consiste à payer les cotisations sociales que vous auriez dû payer, avec une majoration sur les montants.

Le redressement s'applique en payant un forfait.

La base forfaitaire s'élève à 10 998 € (majoration de 25 %).

La majoration est plus importante si le travail illégal porte sur l'un des cas suivants :

  • Plusieurs personnes sont employées

  • Il y a un mineur (qui devrait être scolarisé)

  • Une personne est vulnérable ou dépendante

  • Le délit est commis en bande organisée

La base forfaitaire s'élève alors à 17 597 € (majoration de 40 %).

Le forfait porte sur toutes les cotisations sociales et contributions, sauf l'assurance chômage.

Vous avez un délai maximum de 5 ans pour payer le redressement.

Vous bénéficiez d'une réduction de 10 points du taux de la majoration si vous réglez le redressement dans le mois suivant la mise en demeure, ou si vous présentez un calendrier de paiement qui est accepté, dans un même délai de 30 jours.

Si vous récidivez dans les 5 ans suivant un 1er redressement, vous devez payer une majoration dans la proportion suivante :

  • 45 % si la majoration lors du 1er redressement était de 25 %,

  • 60 % si la majoration lors du 1er redressement était de 40 %.

À noter

si vous pouvez apporter des données réelles sur les rémunérations dissimulées versées aux salariés, alors le redressement s'applique sur ces données réelles.

En cas de condamnation, le tribunal correctionnel prononce des sanctions pénales.

La personne reconnue coupable est punie d'une peine d'amende et/ou de prison. Dans certains cas, elle peut se voir infliger en plus une ou plusieurs peines complémentaires.

Si vous avez commis un délit de travail illégal, vous risquez jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende (225 000 € s'il s'agit d'une société).

Si le travail dissimulé concerne un mineur ou une personne vulnérable ou dépendante, la sanction va jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende (375 000 € s'il s'agit d'une société).

Si le travail dissimulé est commis en bande organisée, la sanction est de 10 ans d'emprisonnement et 100 000 € d'amende (500 000 € pour une société).

Le prêt de main d'œuvre illégal et le marchandage sont sanctionnés par 2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende (150 000 € pour une société).

Si le prêt de main d’œuvre illégal et le marchandage sont commis en bande organisée, vous risquez 10 ans d'emprisonnement et 100 000 € d'amende (500 000 € pour une société).

Si vous employez un étranger sans permis de travail, vous risquez 5 ans d'emprisonnement et 15 000 € d'amende par personne (75 000 € pour une société). Si ce délit est commis en bande organisée, la sanction est de 10 ans d'emprisonnement et 100 000 € d'amende (500 000 € pour une société).

En cas de condamnation, vous risquez les peines complémentaires suivantes :

  • Interdiction d'exercer votre activité professionnelle pendant 5 ans maximum

  • Exclusion des marchés publics pendant 5 ans maximum

  • Confiscation d'objets produits dans le cadre du travail illégal, ou de matériel professionnel ayant permis la production

  • Affichage du jugement dans les journaux

  • Diffusion de la décision de justice vous condamnant (décision pénale) dans une liste noire sur le site internet du ministère du Travail. Cette diffusion est obligatoire et dure au maximum 1 an pour les infractions de travail dissimulé commises sur des mineurs, sur des personnes vulnérables ou dépendantes, en bande organisée ou lorsqu'il y a plusieurs victimes. La diffusion est facultative et dure au maximum 2 mois lorsque le travail dissimulé est commis sans circonstance aggravante. La durée maximale de diffusion est de 2 ans en cas de marchandage, de prêt illicite de main d'œuvre ou d'emploi d'étranger sans autorisation de travail.

  • Interdiction des droits civiques (exemple : droit de vote) et civils (déplacement, parenté, alliance, héritage, etc.)

Où s'informer ?


Direction départementale en charge de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS ou DDETS-PP)

Direction départementale en charge de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS ou DDETS-PP) (Site internet)


Textes de référence


Code du travail : articles L8221-1 à L8221-2Définition du travail dissimulé

Code du travail : articles L8222-1 à L8222-7Solidarité financière des donneurs d'ordre et des maîtres d'ouvrage

Code du travail : articles L8224-1 à L8224-6Sanctions pénales

Code du travail : articles R8115-1 à R8115-4Sanctions administratives

Code du travail : articles R8211-1 à R8211-8Publication des décisions pénales

Code du travail : articles L8256-1 à L8256-8Sanctions pénales

Code du travail : article R8282-1Obligation du donneur d'ordre

Code de la sécurité sociale : article L133-4-2Suppression des mesures de réduction ou exonération de cotisation en cas de travail illégal

Code de la sécurité sociale : article L133-4-5Sanction en cas de travail illégal du sous-traitant

Code de la sécurité sociale : article L242-1-2Redressement de cotisations sociales

Code de la sécurité sociale : articles L243-7 à L243-13Contrôle des Urssaf (art L243-13 : contrôle sur 3 mois maximum pour les indépendants et les entreprises de moins de 20 salariés)

Code de la sécurité sociale : article L243-7-7Majoration du redressement en cas de travail illégal

Code de la sécurité sociale : article L244-11Délai de prescription